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La pourriture sèche est généralement considérée comme l’un des champignons destructeurs de bois les plus dangereux dans le secteur du bâtiment. Comme elle se développe en secret, elle est souvent découverte tardivement. Du personnel spécialisé est nécessaire pour évaluer l’étendue des dégâts et entreprendre des mesures correctives.
Le piège de la pourriture sèche
La pourriture sèche, scientifiquement appelée « serpula lacrymans », est l’un des destructeurs les plus redoutés du bois de construction. Cela est dû à sa façon particulière de prospérer sur le bois obstrué :
Comme les autres champignons de pourriture sèche, la pourriture sèche utilise le bois sec comme substrat nutritif. Cependant, il a besoin d’un taux d’humidité relativement faible, de l’ordre de 40 %, ce qui explique qu’il arrive plus rapidement que ses parents. En outre, elle est très productive en matière de formation de spores – notamment les fructifications dites d’urgence – et se propage donc rapidement.
Sa particularité est de se développer en secret derrière des poutres en bois, des cadres de porte et autres. A partir d’un certain état de consommation du bois, il faut de la chaux carbonatée pour évacuer et neutraliser l’acide oxalique qui est produit lors de la décomposition du bois. Elle le trouve dans la maçonnerie, qui est ainsi endommagée en plus du bois. Sa croissance cachée rend également difficile la détermination de son rayon de propagation.
La lutte contre la pourriture sèche est une affaire d’experts
Pour cette seule raison, les connaissances et l’expérience des experts sont nécessaires pour lutter efficacement contre la pourriture sèche – et sont même obligatoires selon la norme NF 68800, partie 4. Les experts en matière de préservation du bois peuvent localiser les limites de l’infestation, qui vont de toute façon au-delà des formations de fructifications ouvertement visibles (qui ne sont pas toujours présentes). En effet, les brins de mycélium continuent non seulement à s’étendre sur le bois, mais peuvent aussi avoir poussé à travers la maçonnerie et même le béton légèrement poreux.
Par exemple, des chiens de recherche entraînés à détecter les champignons destructeurs du bois sont utilisés avec succès depuis longtemps. D’autres méthodes comprennent le martelage, le balancement et le perçage d’échantillons ou des examens endoscopiques. Afin de pouvoir tracer et éliminer l’ensemble du réseau mycélien, il est d’abord nécessaire d’exposer et de déconstruire généreusement le bois infesté. Dans la maçonnerie adjacente, il faut gratter les joints de mortier pénétrés par le mycélium (8,29 € chez Amazon*), si nécessaire enlever les pierres de maçonnerie ou pratiquer des ouvertures exploratoires ciblées. Le mycélium restant est généralement brûlé. Le matériel infesté doit être éliminé de manière appropriée.
Pour la remédiation et la prévention, il est important d’assécher complètement la maçonnerie. L’utilisation de biocides chimiques, tels que l’agent barrière éponge, qui est injecté dans la maçonnerie, n’est prescrite que pour les éléments de construction porteurs. Il est également possible, notamment dans les bâtiments historiques, d’utiliser la méthode de l’air chaud, qui permet de tuer le champignon à des températures supérieures à 50°C. La recherche de la cause de l’infestation, c’est-à-dire notamment l’identification de la source d’humidité, est essentielle pour prévenir une nouvelle infestation.