L’acrotère est un muret périphérique de faible hauteur, caractéristique des toitures plates et terrasses. Sa fonction primordiale est d’assurer l’étanchéité en bord de toit, jouant un rôle crucial dans la protection des façades et la durabilité de la structure du bâtiment contre les infiltrations d’eau. Au-delà de cet aspect technique, l’acrotère contribue également à l’esthétique générale de la construction et peut servir de support pour des dispositifs de sécurité.

Définition de l’acrotère

L’acrotère se définit comme un muret bas érigé en bordure d’une toiture. Bien que parfois confondu avec le parapet, qui désigne une structure de protection plus élevée, ou la rive qui est spécifique aux toits inclinés, l’acrotère lui, se distingue par sa faible hauteur et sa position périphérique. Le terme trouve son origine dans le grec ancien « akrÅtḗrion », signifiant « extrémité », reflétant sa position au bord supérieur de la construction en toiture.

Ses Fonctions principales

La fonction première de l’acrotère est d’assurer l’étanchéité périphérique de la toiture. En réhaussant le bord du toit, il permet de créer un relevé d’étanchéité efficace, empêchant les infiltrations d’eau et les ruissellements sur les murs, ce qui est essentiel pour la longévité du bâtiment.

Ensuite, l’acrotère assure une protection mécanique au relevé d’étanchéité, le préservant des chocs, des rayons ultraviolets et des variations de température, contribuant ainsi à prolonger sa durée de vie. Sur le plan esthétique, l’acrotère améliore la finition du bâtiment, en masquant souvent les équipements techniques présents sur le toit ainsi que le système d’étanchéité lui-même.

La couvertine elle, est un élément de finition posée sur l’acrotère. Enfin, bien que sa hauteur soit limitée, l’acrotère peut aussi potentiellement servir de support de sécurité, notamment pour des lignes de vie ou des garde-corps rapportés, selon les configurations et les normes en vigueur.

Principaux Types d’acrotères et matériaux

Les acrotères se classent principalement selon leurs matériaux de construction et leur forme. Concernant les matériaux, on distingue principalement le béton, apprécié pour sa robustesse et sa durabilité, souvent intégré à la structure du bâtiment et pouvant être coulé sur place ou préfabriqué. La maçonnerie, utilisant briques ou blocs, offre une plus grande liberté architecturale et permet diverses finitions.

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Les acrotères métalliques, en acier, aluminium (léger et inoxydable) ou zinc : ce sont les plus utilisés, pour leur légèreté et rapidité d’installation, particulièrement dans les constructions industrielles.

Plus rarement, les acrotères en bois peuvent être aussi utilisés, plutôt dans les constructions à ossature bois, mais ils demandent un traitement spécifique pour résister aux intempéries.

Quant aux formes : 

  • les acrotères droits (de forme rectiligne) : ce sont les plus courants,
  • les formes courbes ou arrondies : ils apportent un design plus contemporain aux bâtiments.
  • les acrotères avec corniche : ils introduisent une dimension esthétique et ornementale, évoquant des styles architecturaux plus classiques.

Le choix du matériau et de la forme va dépendre d’un ensemble de facteurs techniques et esthétiques propres à chaque projet.

Les Avantages et Inconvénients de l’acrotère

L’utilisation d’acrotères présente à la fois des avantages et des inconvénients.

Parmi les avantages :

  • une étanchéité périphérique améliorée, réduisant les risques d’infiltrations et de dégradations.
  • L’acrotère assure également une protection des façades contre les ruissellements d’eau et les salissures.
  • Il contribue à une meilleure finition esthétique du bâtiment, en masquant les éléments techniques et le complexe de toiture.
  • Enfin, il offre un support potentiel pour la sécurité.

Parmi les inconvénients :

  • une certaine complexité de mise en œuvre, notamment pour garantir l’étanchéité
  • les couvertines peuvent nécessiter un entretien, selon les matériaux choisis.

Étanchéité d'un acrotère

Les Étapes principales d’installation

Une installation méticuleuse est primordiale pour garantir l’étanchéité et la pérennité de l’acrotère. La première étape consiste à la préparation du support, le mur périphérique devant être propre, plan et solide.

  1. La pose du relevé d’étanchéité : une membrane est fixée de manière à remonter sur le mur, créant la base de l’étanchéité et assurant la jonction avec l’étanchéité horizontale de la toiture
  2. La construction de l’acrotère (réalisée selon le matériau choisi) : béton coulé ou préfabriqué, maçonnerie, ou fixation d’éléments métalliques préfabriqués.
  3. L’étape suivante est la pose de la couvertine qui est l’élément de finition placé sur le sommet de l’acrotère. Elle doit être installée avec une légère pente vers l’intérieur pour faciliter l’évacuation des eaux de pluie, et sa fixation se fait en général mécaniquement ou par collage.
  4. Enfin, le jointoiement et les finitions, qui sont indispensables pour assurer l’étanchéité continue et parfaire l’apparence esthétique de l’ensemble.

Compte tenu de la technicité de ces étapes, il est fortement recommandé de confier l’installation d’un acrotère à des professionnels qualifiés, généralement réalisé par le couvreur-étancheur, pour garantir une mise en œuvre conforme aux normes et aux règles techniques.

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Les Réglementation et Normes

La construction des acrotères est encadrée par des normes et des réglementations, notamment les Documents Techniques Unifiés (DTU).

Parmi les DTU, le DTU 43.1 est essentiel car il régit l’étanchéité des toitures-terrasses, incluant les relevés d’étanchéité en acrotère, et précise les exigences concernant les matériaux, les pentes et la protection contre les eaux pluviales.

Le DTU 40.35, bien que principalement axé sur les couvertures en feuilles métalliques en zinc, peut apporter des indications utiles pour la mise en œuvre de couvertines en zinc.

D’autres DTU peuvent s’appliquer selon les matériaux des couvertines (aluminium ou acier).

Par ailleurs, des règles de sécurité peuvent s’imposer, en particulier si l’acrotère est susceptible de jouer un rôle de garde-corps. Dans ce cas, sa hauteur et sa résistance doivent respecter les normes de sécurité en vigueur pour la protection contre les chutes. Il est donc primordial de se référer aux réglementations locales et aux normes spécifiques applicables à chaque projet de construction.

Les Couvertines : Protection et apparence visuelle

La couvertine joue un double rôle : elle assure la protection de l’acrotère contre les intempéries et contribue de manière significative à son aspect esthétique.

Divers matériaux sont disponibles pour les couvertines :

  • L’aluminium, léger, inoxydable et disponible dans un large éventail de couleurs (RAL), il est apprécié pour sa facilité de mise en œuvre.
  • Le zinc, il est durable et possède un bel aspect avec sa patine naturelle, il est également recyclable.
  • L’inox, il est très résistant à la corrosion, il offre un aspect moderne et épuré.
  • La pierre naturelle, c’est un matériau noble et durable qui confère un aspect traditionnel, mais peut être plus coûteuse et aussi plus lourde.
  • La terre cuite, avec son aspect traditionnel, elle s’intègre bien dans les architectures régionales.
  • Le béton, il est économique et peut être teinté ou texturé pour un aspect plus brut.
  • Le bois composite, qui est une alternative au bois naturel, il est imputrescible et conserve un aspect chaleureux

En termes de formes, les couvertines se déclinent en différents modèles : plates, cintrées, à ressaut, etc.

Le choix des matériaux, des formes et des couleurs de la couvertine aura un impact majeur sur l’aspect final de l’acrotère et du bâtiment. Par exemple, l’aluminium thermolaqué possède une large palette de couleurs pour s’harmoniser avec les façades, tandis que le zinc ou la pierre naturelle privilégient un aspect plus traditionnel et authentique.

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Facteurs des Coût principaux

Le coût de construction d’un acrotère varie par rapport à plusieurs éléments : Le choix des matériaux, tant pour l’acrotère lui-même que pour la couvertine, est un élément déterminant, les matériaux plus nobles étant généralement plus onéreux.

Les dimensions et la forme de l’acrotère jouent également un rôle, la longueur, la hauteur et la complexité de la forme impactant le coût des matériaux et de la main d’œuvre.

Le coût de la main d’œuvre, lié à l’intervention de professionnels qualifiés, représente une part significative du budget. Enfin, les éventuelles difficultés d’accès au chantier peuvent engendrer des surcoûts. Pour obtenir une estimation précise, il est conseillé de solliciter des devis auprès de plusieurs professionnels.

L’Entretien de l’acrotère

Un acrotère correctement conçu et mis en œuvre garantit généralement une bonne durabilité.
L’entretien se limite principalement au nettoyage des couvertines, permettant de préserver leur aspect esthétique et d’éliminer les mousses et salissures. La fréquence de ce nettoyage dépendra du matériau et de l’environnement.

Une vérification périodique des joints est également recommandée pour s’assurer de leur étanchéité et les réparer si nécessaire.

Enfin, une inspection visuelle régulière de l’acrotère permet de détecter d’éventuels problèmes et d’intervenir rapidement. La durabilité de l’acrotère est directement liée à la qualité des matériaux, à la mise en œuvre et à un entretien régulier.

Pour résumer :

L’acrotère est un composant constructif fondamental des toitures plates et terrasses. Son rôle dépasse la simple apparence esthétique, car il assure une fonction d’étanchéité primordiale, tout en contribuant à la protection des façades et à la sécurité.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cet article sur l’acrotère